Page 192 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRE S ARABES
_ Comme cela, se disait-il, pour essayer de se
mettre en règle avec sa conscience, je fais une faute,
mais je la compense par cent bonnes actions.
par mégarde, un
On dit qu'un esclave renversa
jour, de la soupe ehaude sur un calife de Damas bon
maître, en colère, ordonna de le mettre a mort
Alors l'esclave lança tout le plat a la tête du calile
en disant : , . . -x' u*
_ Au moins comme cela j'aurai mente mon châ-
timent pour de bon. . *
Le calife réfléchit, le gracia et le remercia même
de lui avoir donné le temps d'éviter de faire une injus-
tice.
Un esclave se rendit coupable de la même mala-
dresse à l'égard d'un sultan de Constantmople.^
— Fais-le mettre à mort, s'écria alors le vizir. ^
Qu'en penses-tu ? demanda le sultan au servi-
teur. . . , V '
— Seio-neur, dit celui-ci, tu commettrais un pèche
en me tuant, moi qui ai été nourri dans ton palais,
pour une faute si légère. Mais laisse-moi en com-
mettre une qui justifie ce châtiment^ Par ^exemple,
laisse-moi couper le cou à ton vizir. Et après tu me
feras exécuter en toute sécurité de conscience. ^
Le sultan se mit à rire et demanda au vizir ce qu il
en pensait. • • t «
11 faut être généreux, répondit alors celui-ci. La
i
clémence est la plus belle vertu des rois. Pardonne-
lui.
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