Page 187 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
de femmes charmantes, et notamment dans la ville
une telle, une adolescente belle comme la lune en
son quatorzième jour, aux yeux merveilleusement
noirs, à la taille flexible comme un palmier, aux che-
veux..., aux yeux..., une merveille en vérité, digne du
seul calife...
— Parle plus bas, dit alors le calife. Mon épouse
Zobeida est derrière ce rideau et pourrait nous en-
tendre.
— Ah ! s'écria alors triomphalement Abou Nowas,
toi aussi tu dois me donner un âne, et même deux,
puisque tu es calife et que toi aussi tu as peur de ta
femme...
Trois filous rencontrent un jour un paysan monté
sur un âne et tirant une chèvre au bout d'une corde.
Le premier voleur fait alors le pari de dérober à
l'homme sa chèvre, le second gage qu'il lui prendra
l'âne, et le troisième parie qu'il le dépouillera même
de ses habits.
Le premier, en effet, s'approche doucement, atta-
che à la queue de l'âne la clochette qui était suspendue
au cou de la chèvre, et fuit avec celle-ci.
Le paysan s'étant aperçu du vol, rencontre le se-
cond des voleurs et lui demande s'il n'a pas vu quel-
qu'un s'enfuyant avec une chèvre.
— Oui, dit le voleur. Il est parti par là. Cours
après, tu peux le rejoindre. Si tu veux, je garderai
ton âne pendant ce temps-là.
Le pauvre piy-aii courui dans la fausse direction et
Tuand il revii.t, l'homme et l'âne avaient naturelle-
ment disparu.
Il commença à se désespérer, à gémir, et arriva, ce
faisant, devant un puits au bord duquel était un
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