Page 186 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES




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      Un médecin ignorant donna à un malade une potion
    dont celui-ci mourut.
      — Quelle force avait     cette potion  ! s*écria le mor-
    ticole.  Si  cet homme    avait survécu,  il  n'aurait pas
    eu besoin d'autre remède pendant au moins un an
    entier...




      Un jour qu'Abou       NoAvas  avait  réjoui Haroun Ar
    Rachid par    ses poèmes,   ses  facéties  et  sa conversa-
    tion enjouée,  le calife lui dit  :
      —     Demande-moi une faveur.        Elle  est  accordée
    d'avance.
      — Eh bien      sire, dit le poète, je ne demanderai à
                    !
    ta générosité qu'une seule chose    : un papier signé de
    ta main   et  scellé de ton sceau m.e donnant     le droit
    de prendre un âne à tout homme qui aura peur de
    sa femme.
      — Soit, dit le   calife.
      Quelque temps après, Abou        Nov.-as,  ayant voyagé
    à travers l'empire,   revint,  suivi d'un immense trou-
    peau   d'ânes. Voyant un nuage de poussière        à  l'ho-
    rizon, Haroun Ar Rachid demanda ce que c'était. On
    lui  dit que  c'était Abou Nowas qui revenait à Bag-
    dad.
      Le calife fît venir le poète et lui demanda des détails
    sur son voyage.
      —   J'ai été  ici  et  là, raconta Abou Nowas,   j'ai vu
    icutes sortes de pays,   j'ai traversé des fleuves  et des
    chaînes de montagnes.      J'ai  rencontré une quantité
    d'hommes    qui craignaient    leurs femmes    et  je  leur
    ai demandé     à chacun un     àne, conformément      à  la
    charte que tu m'avais donnée. J'ai vu aussi beaucoup
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