Page 186 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
3-C
Un médecin ignorant donna à un malade une potion
dont celui-ci mourut.
— Quelle force avait cette potion ! s*écria le mor-
ticole. Si cet homme avait survécu, il n'aurait pas
eu besoin d'autre remède pendant au moins un an
entier...
Un jour qu'Abou NoAvas avait réjoui Haroun Ar
Rachid par ses poèmes, ses facéties et sa conversa-
tion enjouée, le calife lui dit :
— Demande-moi une faveur. Elle est accordée
d'avance.
— Eh bien sire, dit le poète, je ne demanderai à
!
ta générosité qu'une seule chose : un papier signé de
ta main et scellé de ton sceau m.e donnant le droit
de prendre un âne à tout homme qui aura peur de
sa femme.
— Soit, dit le calife.
Quelque temps après, Abou Nov.-as, ayant voyagé
à travers l'empire, revint, suivi d'un immense trou-
peau d'ânes. Voyant un nuage de poussière à l'ho-
rizon, Haroun Ar Rachid demanda ce que c'était. On
lui dit que c'était Abou Nowas qui revenait à Bag-
dad.
Le calife fît venir le poète et lui demanda des détails
sur son voyage.
— J'ai été ici et là, raconta Abou Nowas, j'ai vu
icutes sortes de pays, j'ai traversé des fleuves et des
chaînes de montagnes. J'ai rencontré une quantité
d'hommes qui craignaient leurs femmes et je leur
ai demandé à chacun un àne, conformément à la
charte que tu m'avais donnée. J'ai vu aussi beaucoup
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