Page 181 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 181
HISTOIRES ARABES
3--C
Un 'jour Abou Nowas dit au calife :
— O commandeur des croyants ! tu sais que je
suis musulman.
— Oui, je le sais, dit Haroun Ar Rachid.
— Je veux aller au pèlerinage de La Mecque, ainsi
qu'il est prescrit, poursuivit le poète.
— Eh bien la route est devant toi...
!
— 'Mais je n'ai pas d'argent.
— En ce cas tu es délié de l'obligation.
je te demande de l'argent, je ne te
— Ya sidi,
demande pas une fetoua (consultation juridique).
Un homme très laid parlait un jour du chitan (dia-
ble), en présence d'Abou Nowas, et disait :
— J'aimerais bien voir sa figure.
— Tu n'as qu'à prendre un miroir, dit Abou No-
was.
)^C
Un homme se prétendait prophète. On l'arrêta et le
conduisit au sultan qui lui demanda un miracle
comme preuve de sa mission.
Notre charlatan fît dissoudre dans de l'eau un cail-
lou qu'il avait préparé.
— Vous voyez, dit-il, je fais fondre les pierres.
— Il faut que tu recommences, dit le roi, avec un
caillou choisi par moi et non par toi.
— race incrédule I s'écria le faux prophète, Etes-
vous plus grands que Firaoun (Pharaon) et moi supé-
- 186^