Page 184 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES





       en prenant aussitôt   la bouteille dans   sa main droite
       et en montrant    la gauche au   calife.
         Mais  celui-ci,  impitoyable, continua d'un     ton  sé-
       vère  :
         — Montre-moi      les deux mains en même temps.
         Alors Abou Nowas plaça la bouteille contre le mur
      et l'y maintint en la serrant avec son dos.
         — Tourne-toi,    exigea encore Haroun Ar Rachid.
         — Alors,    elle va tomber, monseigneur...     fît Abou
       Nowas, ce qui   fît rire le calife...





         Abou Nowas entendit un jour un avare qui refusait
       une aumône à un mendiant.
         — Donne-moi au moins un morceau de pain, dit
       celui-ci.
         — Je n'en     ai pas  à  la maison,   dit  l'avare.
         —   Alors,  donne-moi    à  boire un peu     d'eau.
         — Je n'ai pas de verre.
         — Alors, intervint Abou Nowas, tu es encore plus
       pauvre que ce misérable. C'est toi qui devrais mendier.





         Haroun Ar Rachid demanda un jour au poète Abou
       Nowas de lui fournir l'exemple d'une excuse pire que
       la faute.
         A quelque temps de     là, comme le calife ne pensait
       plus  à  cela, Abou Nowas,     s'approchant de    lui  par
       derrière,  le  saisit brusquement  '3ar  In jambe  et  faillit
       le faire tomber.
         Le  calife  se mit en  colère. Alors Abou Nowas      lui
       dit  :
         — Pardon     î Pardon   1 Ce  n'était pas à toi que je
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