Page 194 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Je suis si envieux, dit le premier, que je ne peux
faire de bien à personne.
— Moi, dit le second, je ne peux pas voir faire du
bien à quelqu'un.
— Quant à moi, déclara le troisième, je ne peux
même pas supporter qu'on me fasse du bien à moi-
même.
Le sultan relégua le premier envieux dans un dé-
sert, fît tuer le second, et envoya le troisième dans
une province où se faisaient beaucoup de bonnes»
œuvres, ce qui ne tarda pas à le faire mourir de dépit.
3--C
Une courtisane réclama un jour de l'argent à un
riche marchand, sous prétexte qu'elle avait forniqué
avec lui en songe.
Le juge déclara qu'elle avait raison et ordonna au
marchand d'apporter une certaine somme. Puis il fît
apporter un miroir et dit à la courtisane :
— Regarde dans ce miroir l'image de cet argent.
Tu seras ainsi payée.
3^C
Joha avait un jour un mouton bien gras.
— C'est demain la fîn du monde, lui dirent ses
voisins. Mangeons ton mouton.
Il se laissa faire. Mais le soir venu, pendant que
ses voisins se baignaient dans une rivière, il leur
prit leurs habits et alla les vendre.
— C'est demain la fin du monde, leur répliqua-
t-il. quand ils vinrent les lui réclamer. Vous n'en avez
donc plus besoin.
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