Page 209 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Comment ! c'est toi î N'as -tu pas honte de vou-
loir me chasser de ce joli corps où je me trouve bienP
N'est-ce point assez que je t':iie procuré une prin-
cesse ? Crois-tu que je vais m'en aller comme cela
pour te faire plaisir ?
— O génie excellent, mon ami ! dit alors l'ancien
bûcheron à l'esprit duquel était venue l'idée d'un stra-
tagème. Je ne suis pas venu en ennemi, mais pour
te rendre service, et aussi pour que tu viennes à mon
aide, car ce n'est pas trop d'un homme et d'un génie
pour se préserver de la malice de ma première épouse.
Tu te rappelles cette femme calamiteuse que nous
avons laissée au fond d'un puits ? Eh bien ! elle a
réussi à en sortir, elle est à mes trousses, là, derrière
la porte... elle va entrer à l'instant...
A ces mots, le génie épouvanté rortit sur-le-champ
du corps de la princesse et s'enfuit aussi vite qu'il
put.
Trois hommes qui venaient de répudier leur femme
trouvèrent en chemin une bourse.
Au lieu de se la partager, ils décidèrent de l'at-
tribuer à celui des trois dont la femme avait été répu-
diée pour l'acte le plus absurde.
Chacun raconta son histoire :
— Moi, dit le premier, je dormais un après-midi
de grande chaleur près de ma femme qui, voyant
des mouches voltiger sur mon visage, voulut les chas-
ser. Elle s'arma pour cela d'un ra^^oir et, maladroite-
ment, n>e coupa le nez. J'ai divorcé aussitôt.
— Moi, dit le deuxième, j'ai apporté un jour à
mon épouse des provisions de toutes sortes pour le
dîner. Au lieu d'en confectionner plusieurs plats, elle
a mélangé tout ensemble et servit quelque chose d'im-
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