Page 221 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Intrigué, il 'homme voulut un jour savoir de quoi
il s'agissait, et réussit à rentrer dans cette pièce à
l'insu de la jeune fille. Il attendit quelque temps
caché dans un coin et ne fut pas médiocrement étonné
de voir Tadolescente entrer avec un grand singe,
s'étendre avec la bête sur un divan et s'accoupler avec
elle.
A plusieurs reprises le singe fondit sur elle qui
manifestait de grands transports de plaisir, poussait
des gémissements d'amour et faisait toutes sortes de
contorsions et mouvements amoureux. Le portefaix,
caché, compta que l'animal posséda jusqu'à dix fois
de suite l'adolescente.
A la fin, tous deux épuisés, anéantis, tombèrent sur
le divan, comme morts.
Indigné, le portefaix tira de sa ceinture un couteau
et tua le singe. La jeune fille se réveilla, poussa des
cris d'horreur et répandit des torrents de larmes.
Elle finit par lui expliquer qu'elle avait été, dans sa
toute jeunesse, violée par un nègre, esclave de son
père, qui l'avait habituée aux transports les plus
bouillants, si bien qu'elle ne pouvait rester une heure
sans que son jardin intime fut copieusement arrosé
par la semence humaine. Le nègre étant venu à
mourir à la tâche, la jeune fille n'avait pu trouver
qu'un singe pour le remplacer.
On raconte que le portefaix remplaça le singe, mais
que, bientôt épuisé, il eut recours aux offices d'une
vieille femme habile à confectionner des philtres.
Celle-ci injecta, dans le vagin de l'adolescente insa-
tiable, certaine préparation qui en fit sortir deux
anguilles, lesquelles étaient nées des copulations du
nègre et du singe et étai'ent Ja cause de son inassou-
vissement.
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