Page 232 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES





    ments   et noire  ta chevelure,  noirs sont   tes yeux  et
    noire ma    destinée:  c'est noir sur  noir,  et noir sur
    noir encore !
      Excusant    îe  poêle,  en  contemplant    la beauté de
    l'éphèbe, l'eunuque retourna au       palais,  raconta  la
    chose à Haroun Ar Racliid qui       lui remit cinq cents
    dirhems pour aller dégager Abou Nowas. L'eunuque,
    soutenant de son bras      le poète encore   pris de  vin,
    le conduisit enfin au calife qui le présenta à sa nou-
    yelle concubine.
      Voyant    celle-ci  légèrement   vêtue de   satin   et la
    figure couverte à peine d'un voile transparent, Abou
    jNowas  se  sentit immédiatement dégrisé      et  saisi par
    l'inspiration poétique.
       Satisfait de ses vers, Haroun Ar Rachid      lui intima
    l'ordre de boire à lui seul toute une grande coupe de
    vin d'un seul coup.
       Puis  il fit signe à la jeune fille de lui jouer un tour
    en lui subtilisant la coupe. Elle la cacha sous sa robe.
    Alors  le  calife ordonna au    poète de   boire de nou-
    veau.
       Mais Abou Nowas     s'était aperçu du larcin, malgré
    son ivresse, et improvisa sur-le-champ cette strophe      :

       Quelle étrange aventure est l'aventure qui vient de
    m'arriver ! Une honnête jeune fiUe se transforme en
     voleuse  et me vole   la coupe pour     la cacher en un
     endroit que   je ne nommerai pas, par       respect pour
     noire maître   le  calife, dans un endroit secret où je
     voudrais bien moi-même me         cacher,






       Mousa, qui n'est pas très intelHgent, prend part à
     une  expédition   contre une tribu ennemie.       Le  rez-
     zou est battu, et ce qui reste obligé de se cach'er dans
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