Page 229 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                              ARABES





                                 3--C

         Un avare, chaque fois qu'il touchait une pièce d'ar-
      gent quelconque, lui faisait ce discours     :
         — O pièce, jolie petite pièce   ! Que de voyages tu as
       faits  ! que de terres tu as traversées  ! que de naufrages
       tu as supportés et que de dangers tu as courus depuis
      que tu es en circulation   î Mais avec moi, grâce à moi,
      le voici désormais en sûreté. Tu vas enfin      te reposer.
         Et  il l'enfouissait da»s son coffre.

                                 3-C


         Nasr eddin Khodja, qui prétendait à la sainteté, mis
      en demeure de faire un miracle, ordonna à un arbre
      de venir à lui.
         L'arbre ne bougea pas.
         Alors  le Khodja se leva et marcha vers le palmier
      en question.
         — Où vas-tu ?    lui demanda-t-on.
         — Les    saints n'ont   ni   orgueil,  ni   obstination,
      déclara-t-il. Puisque   l'arbre ne vient pas    à moi,   je
      vais à l'arbre.




         — Veux- tu me      prêter   vingt   dirhems,   demande
       Ahmed à Majoub, avec un mois de délai pour te les
       rendre P
         — Je veux     bien,   répond Majoub,      te donner    la
      moitié de ce que tu nte demandes.
         — Donne     toujours,   dit  A-hmed,  pensant   recevoir
      dix dirhems.
         — Tu me demandes deux choses, dit alors Majoub,
      de l'argent et un délai. Je te donne le délai.
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