Page 127 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 127

n’avait jamais possédé une si grosse
              somme à la fois, concevait à
              peine son bonheur, et le regardait
              comme un songe. Mais il
              connut dans la suite qu’il était réel,
              par le bon usage qu’il en fit
              en l’employant aux besoins de sa
              famille.
               Mais, sire, poursuivit Scheherazade,
              après vous avoir parlé
              du pêcheur, il faut vous parler aussi
              de la cuisinière du sultan,
              que nous allons trouver dans un grand
              embarras. D’abord
              qu’elle eut nettoyé les poissons que le
              vizir lui avait donnés, elle
              les mit sur le feu dans une casserole,
              avec de l’huile pour les
              frire ; lorsqu’elle les crut assez
              cuits d’un côté, elle les tourna de
              l’autre. Mais, ô prodige inouï ! à
              peine furent-ils tournés, que le
              mur de la cuisine s’entr’ouvrit. Il en
              sortit une jeune dame d’une
              beauté admirable, et d’une taille
              avantageuse ; elle était habillée
              d’une étoffe de satin à fleurs, façon
              d’Égypte, avec des pendants
              d’oreille, un collier de grosses
              perles, et des bracelets d’or garnis
              de rubis ; et elle tenait une baguette
              de myrte à la main. Elle
   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132