Page 130 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Effectivement, le pêcheur partit durant
              la nuit, et se rendit à
              l’étang. Il y jeta ses filets, et les
              ayant retirés, il y trouva quatre
              poissons qui étaient, comme les autres,
              chacun d’une couleur
              différente. Il s’en retourna aussitôt,
              et les porta au grand vizir
              dans le temps qu’il les lui avait
              promis. Ce ministre les prit et les
              emporta lui-même encore dans la
              cuisine, où il s’enferma seul
              avec la cuisinière, qui commença de les
              habiller devant lui, et
              qui les mit sur le feu, comme elle
              avait fait pour les quatre au-
              tres le jour précédent. Lorsqu’ils
              furent cuits d’un côté, et qu’elle
              les eut tournés de l’autre, le mur de
              la cuisine s’entr’ouvrit en-
              core, et la même dame parut avec sa
              baguette à la main ; elle
              s’approcha de la casserole, frappa un
              des poissons, lui adressa
              les mêmes paroles, et ils lui firent
              tous la même réponse en le-
              vant la tête.

              Mais, sire, ajouta Scheherazade en se
              reprenant, voilà le
              jour qui paraît, et qui m’empêche de
              continuer cette histoire.
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