Page 234 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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deux enfants, un prince et une
princesse, et le prince et moi
nous étions à peu près de même âge.
« Lorsque j’eus fait tous mes exercices
et que le roi mon
père m’eut donné une liberté honnête,
j’allais régulièrement
chaque année voir le roi mon oncle, et
je demeurais à sa cour un
mois ou deux ; après quoi je me rendais
auprès du roi mon père.
Ces voyages nous donnèrent occasion, au
prince mon cousin et
à moi, de contracter ensemble une
amitié très-forte et très-
particulière. La dernière fois que je
le vis, il me reçut avec de
plus grandes démonstrations de
tendresse qu’il n’avait fait en-
core, et voulant un jour me régaler, il
fit pour cela des prépara-
tifs extraordinaires. Nous fûmes
longtemps à table, et après que
nous eûmes bien soupé tous deux : « Mon
cousin, me dit-il,
vous ne devineriez jamais à quoi je me
suis occupé depuis votre
dernier voyage. Il y a un an qu’après
votre départ, je mis un
grand nombre d’ouvriers en besogne pour
un dessein que je