Page 250 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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c’était, et nous annonça l’arrivée
              d’une armée formidable.
              C’était le même vizir qui avait détrôné
              mon père et usurpé ses
              états, qui venait pour s’emparer aussi
              de ceux du roi mon oncle,
              avec des troupes innombrables.

              « Ce prince, qui n’avait alors que sa
              garde ordinaire, ne put
              résister à tant d’ennemis. Ils
              investirent la ville, et comme les
              portes leur furent ouvertes sans
              résistance, ils eurent peu de
              peine à s’en rendre maîtres. Ils n’en
              eurent pas davantage à pé-
              nétrer jusqu’au palais du roi mon
              oncle, qui se mit en défense ;
              mais il fut tué après avoir vendu
              chèrement sa vie. De mon côté,
              je combattis quelque temps ; mais
              voyant qu’il fallait céder à la
              force, je songeai à me retirer, et
              j’eus le bonheur de me sauver
              par des détours et de me rendre chez un
              officier du roi dont la
              fidélité m’était connue.

              « Accablé de douleur, persécuté par la
              fortune, j’eus recours
              à un stratagème, qui était la seule
              ressource qui me restait pour
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