Page 247 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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suspendre pour demander à votre majesté
quel crime peut avoir
commis, le prince mon cousin pour
mériter que vous traitiez
ainsi son cadavre. - Mon neveu, me
répondit le roi, je vous di-
rai que mon fils, indigne de porter ce
nom, aima sa sœur dès ses
premières années et que sa sœur l’aima
de même. Je ne
m’opposai point à leur amitié naissante
parce que je ne pré-
voyais pas le mal qui en pouvait
arriver : et qui aurait pu le pré-
voir ? Cette tendresse augmenta avec
l’âge, et parvint à un point
que j’en craignis enfin la suite. J’y
apportai alors le remède qui
était en mon pouvoir. Je ne me
contentai pas de prendre mon
fils en particulier et de lui faire une
forte réprimande, en lui re-
présentant l’horreur de la passion dans
laquelle il s’engageait, et
la honte éternelle dont il allait
couvrir ma famille s’il persistait
dans des sentiments si criminels ; je
représentai les mêmes cho-
ses à ma fille, et je la renfermai de
sorte qu’elle n’eût plus de
communication avec son frère. Mais la
malheureuse avait avalé