Page 248 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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le poison, et tous les obstacles que
put mettre ma prudence à
leur amour ne servirent qu’à l’irriter.
« Mon fils, persuadé que sa sœur était
toujours la même
pour lui, sous prétexte de se faire
bâtir un tombeau, fit préparer
cette demeure souterraine, dans
l’espérance de trouver un jour
l’occasion d’enlever le coupable objet
de sa flamme, et de
l’amener ici. Il a choisi le temps de
mon absence pour forcer la
retraite où était sa sœur, et c’est une
circonstance que mon hon-
neur ne m’a pas permis de publier.
Après une action si condam-
nable, il s’est venu renfermer avec
elle dans ce lieu, qu’il a muni,
comme vous voyez, de toutes sortes de
provisions, afin d’y pou-
voir jouir longtemps de ses détestables
amours, qui doivent
faire horreur à tout le monde. Mais
Dieu n’a pas voulu souffrir
cette abomination et les a justement
châtiés l’un et l’autre. » Il
fondit en pleurs en achevant ces
paroles, et je mêlai mes larmes
avec les siennes.