Page 251 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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me conserver la vie. Je me fis raser la
barbe et les sourcils, et
ayant pris l’habit de calender, je
sortis de la ville sans que per-
sonne me reconnût. Après cela il me fut
aisé de m’éloigner du
royaume du roi mon oncle, en marchant
par des chemins écar-
tés. J’évitai de passer par les villes,
jusqu’à ce qu’étant arrivé
dans l’empire du puissant commandeur
des croyants, le glo-
rieux et renommé calife Haroun
Alraschid, je cessai de craindre.
Alors, me consultant sur ce que j’avais
à faire, je pris la résolu-
tion de venir à Bagdad me jeter aux
pieds de ce grand monar-
que, dont on vante partout la
générosité. Je le toucherai, disais-
je, par le récit d’une histoire aussi
surprenante que la mienne ; il
aura pitié sans doute d’un malheureux
prince, et je n’implorerai
pas vainement son appui.
« Enfin, après un voyage de plusieurs
mois, je suis arrivé
aujourd’hui à la porte de cette ville :
j’y suis entré sur la fin du
jour, et m’étant un peu arrêté pour
reprendre mes esprits et dé-