Page 255 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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beaucoup d’esprit n’épargna rien pour
le cultiver. Il appela au-
près de moi tout ce qu’il y avait dans
ses états de gens qui excel-
laient dans les sciences et dans les
beaux-arts.
« Je ne sus pas plus tôt lire et écrire
que j’appris par cœur
l’Alcoran tout entier ce livre
admirable qui contient le fonde-
ment, les préceptes et la règle de
notre religion. Et afin de
m’en instruire à fond, je lus les
ouvrages des auteurs les plus
approuvés et qui l’ont éclairci par
leurs commentaires. J’ajoutai
à cette lecture la connaissance de
toutes les traditions recueillies
de la bouche de notre prophète par les
grands hommes ses
contemporains. Je ne me contentai pas
de ne rien ignorer de
tout ce qui regardait notre religion :
je me fis une étude particu-
lière de nos histoires ; je me
perfectionnai dans les belles-
lettres, dans la lecture de nos poètes,
dans la versification ; je
m’attachai à la géographie, à la
chronologie et à parler pure-
ment notre langue, sans toutefois
négliger aucun des exercices