Page 242 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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d’avoir perdu mon œil en songeant que
j’avais évité un plus
grand malheur.
« Dans l’état où j’étais, je ne faisais
pas beaucoup de che-
min. Je me retirais en des lieux
écartés pendant le jour, et je
marchais la nuit autant que mes forces
me le pouvaient permet-
tre. J’arrivai enfin dans les états du
roi mon oncle, et je me ren-
dis à sa capitale.
« Je lui fis un long détail de la cause
tragique de mon retour
et du triste état où il me voyait. «
Hélas ! s’écria-t-il, n’était-ce
pas assez d’avoir perdu mon fils !
fallait-il que j’apprisse encore
la mort d’un frère qui m’était cher, et
que je vous visse dans le
déplorable état où vous êtes réduit ! »
Il me marqua l’inquiétude
où il était de n’avoir reçu aucune
nouvelle du prince son fils,
quelques perquisitions qu’il en eût
fait faire et quelque diligence
qu’il y eût apportée. Ce malheureux
père pleurait à chaudes
larmes en me parlant, et il me parut
tellement affligé que je ne