Page 261 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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me causèrent de la joie, et
suspendirent pour quelques mo-
ments la tristesse mortelle où j’étais
de me voir en l’état où je
me trouvais. J’avais le visage, les
mains et les pieds d’une cou-
leur basanée, car le soleil me les
avait brûlés, et à force de mar-
cher, ma chaussure s’était usée, et
j’avais été réduit à marcher
nu-pieds : outre cela, mes habits
étaient tout en lambeaux.
« J’entrai dans la ville pour prendre
langue et m’informer
du lieu où j’étais ; je m’adressai à un
tailleur qui travaillait à sa
boutique. À ma jeunesse et à mon air
qui marquait autre chose
que ce que je paraissais, il me fit
asseoir près de lui. Il me de-
manda qui j’étais, d’où je venais et ce
qui m’avait amené. Je ne
lui déguisai rien de tout ce qui
m’était arrivé, et je ne fis pas
même difficulté de lui découvrir ma
condition.
« Le tailleur m’écouta avec attention,
mais lorsque j’eus
achevé de parler, au lieu de me donner
de la consolation, il