Page 388 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Voilà de quelle manière je devins
borgne, et je me souvins
bien alors de ce que m’avaient prédit
les dix jeunes seigneurs.
Le cheval reprit son vol et disparut.
Je me relevai, fort affligé du
malheur que j’avais cherché moi-même.
Je marchai sur la ter-
rasse, la main sur mon œil, qui me
faisait beaucoup de douleur.
Je descendis et me trouvai dans un
salon qui me fit connaître
par les dix sofas disposés en rond, et
un autre moins élevé au
milieu, que ce château était celui d’où
j’avais été enlevé par le
roc.
« Les dix jeunes seigneurs borgnes
n’étaient pas dans le sa-
lon. Je les y attendis, et ils
arrivèrent peu de temps après avec le
vieillard. Ils ne parurent pas étonnés
de me revoir ni de la perte
de mon œil. « Nous sommes bien fâchés,
me dirent-ils, de ne
pouvoir vous féliciter sur votre retour
de la manière que nous le
souhaiterions. Mais nous ne sommes pas
la cause de votre mal-
heur. - J’aurais tort de vous en
accuser, leur répondis-je ; je me