Page 389 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 389
le suis attiré moi-même, et je m’en
impute toute la faute. - Si la
consolation des malheureux, reprirent-
ils, est d’avoir des sem-
blables, notre exemple peut vous en
fournir un sujet. Tout ce qui
vous est arrivé nous est arrivé aussi.
Nous avons goûté toute
sorte de plaisirs pendant une année
entière, et nous aurions
continué de jouir du même bonheur si
nous n’eussions pas ou-
vert la porte d’or pendant l’absence
des princesses. Vous n’avez
pas été plus sage que nous, et vous
avez éprouvé la même puni-
tion. Nous voudrions bien vous recevoir
parmi nous pour faire
la pénitence que nous faisons et dont
nous ne savons pas quelle
sera la durée, mais nous vous avons
déjà déclaré les raisons qui
nous en empêchent. C’est pourquoi
retirez-vous et vous en allez
à la cour de Bagdad ; vous y trouverez
celui qui doit décider de
votre destinée. » Ils m’enseignèrent la
route que je devais tenir,
et je me séparai d’eux.
« Je me fis raser en chemin la barbe et
les sourcils, et pris