Page 402 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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dirent-elles, mais vous êtes plus sage
que nous. Si vous voulez
bien nous recevoir encore dans votre
maison et nous regarder
comme vos esclaves, il ne nous arrivera
plus de faire une si
grande faute. - Mes chères sœurs, leur
répondis-je, je n’ai point
changé à votre égard depuis notre
dernière séparation : revenez,
et jouissez avec moi de ce que j’ai. Je
les embrassai, et nous de-
meurâmes ensemble comme auparavant.
Il y avait un an que nous vivions dans
une union parfaite, et
voyant que Dieu avait béni mon petit
fonds, je formai le dessein
de faire un voyage par mer et de
hasarder quelque chose dans le
commerce. Pour cet effet, je me rendis
avec mes deux sœurs à
Balsora, où j’achetai un vaisseau tout
équipé, que je chargeai de
marchandises que j’avais fait venir de
Bagdad. Nous mîmes à la
voile avec un vent favorable et nous
sortîmes bientôt du golfe
Persique. Quand nous fûmes en pleine
mer, nous prîmes la
route des Indes, et après vingt jours
de navigation nous vîmes