Page 442 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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quel est le monde, dit-elle, il nous
ôte ordinairement nos biens,
ou nos amis, ou nos amants, et souvent
le tout ensemble. » En
même temps, pour me prouver ce qu’elle
me disait, elle me ra-
conta la perte du jeune prince causée
par la jalousie de ses deux
sœurs. Elle m’apprit ensuite de quelle
manière elles avaient été
changées en chiennes. Enfin, après
m’avoir donné mille mar-
ques d’amitié, elle me présenta ma
cadette, qui s’était retirée
chez elle après la mort de notre mère.
« Ainsi, remerciant Dieu de nous avoir
toutes trois rassem-
blées, nous résolûmes de vivre libres
sans nous séparer jamais.
Il y a longtemps que nous menons cette
vie tranquille, et comme
je suis chargée de la dépense de la
maison, je me fais un plaisir
d’aller moi-même faire les provisions
dont nous avons besoin.
J’en allai acheter hier et les fis
apporter par un porteur, homme
d’esprit et d’humeur agréable, que nous
retînmes pour nous di-
vertir. Trois calenders survinrent au
commencement de la nuit