Page 440 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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ordonna à l’esclave de faire son
devoir. En ce moment la vieille
dame qui avait été nourrice de mon
époux entra, et se jetant à
ses pieds pour tâcher de l’apaiser : «
Mon fils, lui dit-elle, pour
prix de vous avoir nourri et élevé, je
vous conjure de m’accorder
sa grâce. Considérez que l’on tue celui
qui tue, et que vous allez
flétrir votre réputation et perdre
l’estime des hommes. Que ne
diront-ils point d’une colère si
sanglante ! » Elle prononça ces
paroles d’un air si touchant, et elle
les accompagna de tant de
larmes, qu’elles firent une forte
impression sur mon époux.
« Hé bien ! dit-il à sa nourrice, pour
l’amour de vous je lui
donne la vie ; mais je veux qu’elle
porte des marques qui la fas-
sent souvenir de son crime. » À ces
mots, un esclave, par son
ordre, me donna de toute sa force sur
les côtes et sur la poitrine
tant de coups d’une petite canne
pliante qui enlevait la peau et
la chair, que j’en perdis connaissance.
Après cela il me fit porter
par les mêmes esclaves, ministres de sa
fureur, dans une maison