Page 482 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 482
voyait en habit de voyageur, il
s’arrêta pour lui demander qui il
était et d’où il venait. « Seigneur,
lui répondit Noureddin Ali, je
suis d’Égypte, né au Caire, et j’ai
quitté ma patrie par un si juste
dépit contre un de mes parents, que
j’ai résolu de voyager par
tout le monde et de mourir plutôt que
d’y retourner. » Le grand
vizir, qui était un vénérable
vieillard, ayant entendu ces paroles,
lui dit : « Mon fils, gardez-vous bien
d’exécuter votre dessein. Il
n’y a dans le monde que de la misère,
et vous ignorez les peines
qu’il vous faudra souffrir. Venez,
suivez-moi plutôt ; je vous fe-
rai peut-être oublier le sujet qui vous
a contraint d’abandonner
votre pays. »
« Noureddin Ali suivit le grand vizir
de Balsora, qui, ayant
bientôt connu ses belles qualités, le
prit, en affection ; de ma-
nière qu’un jour, l’entretenant en
particulier, il lui dit : « Mon
fils, je suis, comme vous voyez, dans
un âge si avancé, qu’il n’y a
pas d’apparence que je vive encore
longtemps. Le ciel m’a donné