Page 12 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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les appuis d'un trône, mais les amis, dont l'affection ne
s'acquiert pas plus par la force des armes qu'elle ne s'achète
au poids de l'or, on ne l'obtient que par de bons offices et
par la loyauté. Or, pour un frère, quel meilleur ami qu'un
frère ? et quel étranger trouverez-vous dévoué si vous avez
été l'ennemi des vôtres ? Je vous laisse un trône,
inébranlable si vous êtes vertueux, chancelant, si vous
cessez de l'être. L'union fait prospérer les établissements
les plus faibles, la discorde détruit les plus florissants. C'est
particulièrement à vous, Jugurtha, qui avez sur ces enfants
la supériorité de l'âge et de la sagesse, c'est à vous qu'il
appartient de prévenir un pareil malheur. Songez que, dans
toute espèce de lutte, le plus puissant, alors même qu'il est
l'offensé, passe pour l'agresseur, par cela même qu'il peut
davantage. Adherbal, et vous, Hiempsal, chérissez,
respectez ce prince, illustre, imitez ses vertus, et faites tous
vos efforts pour qu'on ne dise pas, envoyant mes enfants,
que l'adoption m'a mieux servi que la nature. »
XI. Bien que Jugurtha comprît que le langage du roi était
peu sincère, bien qu'il eut lui-même des projets très
différents, il fit néanmoins la réponse affectueuses qui
convenait à la circonstance. Micipsa meurt peu de jours
après. Dès qu'ils eurent célébré ses obsèques avec une
magnificence vraiment royale, les jeunes rois se réunirent
pour conférer sur toutes les affaires de l'État. Hiempsal, le
plus jeune des trois, était d'un caractère altier, depuis
longtemps il méprisait Jugurtha à cause de l'inégalité
qu'imprimait à sa naissance la basse extraction de sa mère,
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