Page 61 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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frapper leurs adversaires. Instruits d'avance par Jugurtha,
          les cavaliers numides, dès qu'un escadron romain se
          détache pour les charger, se retirent, non pas en masse, ni
          du même côté, mais en rompant leurs rangs. Si les Romains
          persistent à les poursuivre, les Numides, profitant de
          l'avantage du nombre, viennent prendre en queue ou en
          flanc leurs escadrons épars. D'autres fois, la colline les
          favorise encore mieux que la plaine car les chevaux
          numides, habitués à cette manoeuvre, s'échappent
          facilement à travers les broussailles, tandis que les
          inégalités d'un terrain qu'ils ne connaissent point arrêtent
          les nôtres à chaque pas.


          LI. Ce combat, marqué par tant de vicissitudes, offrit dans
          son ensemble un spectacle de confusion, d'horreur et de
          désolation. Séparés de leurs compagnons, les uns fuient, les
          autres poursuivent, les drapeaux et les rangs sont
          abandonnés, là où le péril l'a surpris, chacun se défend et
          cherche à repousser l'attaque, dards, épées, hommes,
          chevaux, ennemis, citoyens, tout est confondu, la prudence
          ni la voix des chefs ne décident rien, le hasard conduit tout
          ; et déjà le jour était très avancé, que l'issue du combat
          demeurait incertaine. Enfin, les deux armées étant
          accablées de chaleur et de fatigue, Metellus, qui voit les
          Numides ralentir leurs efforts, rassemble peu à peu ses
          soldats, rétablit leurs rangs, et oppose quatre cohortes
          légionnaires à l'infanterie numide, dont la plus grande
          partie, épuisée, de fatigue, était allée se reposer sur la
          colline. En même temps il supplie, il exhorte les siens à ne


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