Page 60 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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L. Quand il vit que les Numides ne faisaient aucun
mouvement et ne descendaient point de la colline,
craignant que, par la chaleur de la saison et par le manque
d'eau, la soif ne consumât son armée, Metellus détache son
lieutenant Rutilius avec les cohortes armées à la légère et
une partie de la cavalerie, pour aller vers le fleuve s'assurer
d'avance d'un camp ; car il s'imaginait que les ennemis, par
de fréquentes attaques dirigées sur ses flancs, retarderaient
sa marche, et que, peu confiants dans la supériorité de leurs
armes, ils tenteraient d'accabler les Romains par la fatigue
et la soif. Metellus, ainsi que le demandaient sa position et
la nature du terrain, s'avance au petit pas, comme il avait
fait en descendant de la montagne ; il place Marius derrière
la première ligne, pour lui, il se met à la tête de la cavalerie
de l'aile gauche, qui, dans la marche, était devenue la tête
de la colonne. Dès que Jugurtha voit l'arrière-garde de
Metellus dépasser le front des Numides, il envoie environ
deux mille fantassins occuper la montagne d'où les
Romains venaient de descendre, afin que, s'ils étaient
battus, ils ne pussent s'y retirer ni s'y retrancher. Alors il
donne tout à coup le signal et fond sur les ennemis. Une
partie des Numides taille en pièces les dernières lignes ;
d'autres attaquent à la fois l'aile droite et l'aile gauche ;
pleins d'acharnement, ils pressent, harcèlent, mettent
partout le désordre dans les rangs. Ceux mêmes des
Romains qui, montrant le plus de résolution, avaient été au-
devant des Numides, déconcertés par leurs mouvements
incertains, sont blessés de loin, et ne peuvent ni joindre ni
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