Page 63 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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son armée dans l'ordre convenable, sans cesser d'être
attentif aux mouvements des deux corps d'armée ennemis.
Dès qu'il sut que Rutilius, libre de toute inquiétude, venait
d'asseoir son camp, et qu'en même temps il entendit
redoubler les clameurs du côté où combattait Jugurtha,
Bomilcar craignit que le lieutenant du consul, attiré par le
bruit, ne vint secourir les Romains dans leur position
critique alors, pour lui couper le chemin, il déploya sur un
front plus large ses troupes, que, dans son peu de confiance
en leur valeur, il avait tenue fort serrées. Dans cet ordre, il
marche droit au camp de Rutilius.
LIII. Les Romains aperçoivent tout à coup un grand nuage
de poussière, car les arbustes dont ce lieu était couvert
empêchaient la vue de s'étendre. Ils pensèrent d'abord que
le vent soulevait le sable de cette plaine aride ; mais,
comme le nuage s'élevait toujours également et se
rapprochait graduellement suivant les mouvements de
l'armée, leurs doutes cessent : ils prennent leurs armes à la
hâte, et, dociles aux ordres de leurs chefs, se rangent
devant le camp. Dès que l'on est en présence, on s'attaque
de part et d'autre avec de grands cris. Les Numides tinrent
ferme, tant qu'ils crurent pouvoir compter sur lu secours de
leurs éléphants mais, dès qu'ils virent ces animaux
embarrassés dans les branches des arbres, séparés les uns
des autres et enveloppés par l'ennemi, ils prirent la fuite, la
plupart en jetant leurs armes, et s'échappèrent sains et
saufs, à la faveur de la colline et de la nuit qui commençait.
Quatre éléphants furent pris, tous les autres, au nombre de
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