Page 58 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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l'armée de Metellus. Dans la partie de la Numidie
qu'Adherbal ayait eue en partage, coule le fleuve Muthul,
qui prend sa source au midi,à vingt mille pas environ, se
prolonge une chaîne de montagnes parallèle à son cours,
déserte, stérile et sans culture : mais du milieu s'élève une
espèce de colline, dont le penchant, qui s'étend fort au loin,
est couvert d'oliviers, de myrtes, et d'autres arbres qui
naissent dans un terrain aride et sablonneux. Le manque
d'eau rend la plaine intermédiaire entièrement stérile, sauf
la partie voisine du fleuve, qui est garnie d'arbres, et que
fréquentent les laboureurs et les troupeaux.
XLIX. Ce fut le long de cette colline, qui, comme nous
l'avons dit, s'avance dans une direction oblique au
prolongement de la montagne, que Jugurtha s'arrêta, en
serrant les lignes de son armée. Il mit Bomilcar à la tête des
éléphants et d'une partie de son infanterie, puis lui donna
ses instructions sur ce qu'il devait faire, lui-même se porta
plus près de la montagne avec toute sa cavalerie et l'élite de
ses fantassins. Parcourant ensuite tous les escadrons et
toutes les compagnies, il leur demande, il les conjure, au
nom de leur valeur et de leur victoire récente, de défendre
sa personne et ses Etats contre la cupidité des Romains. Ils
vont avoir à combattre contre ceux qu'ils ont déjà vaincus
et fait passer sous le joug, en changeant de chef, ces
Romains n'ont pas changé d'esprit. Pour lui, tout ce qui
peut dépendre de la prévoyance d'un général, il l'a su
ménager aux siens : la supériorité du poste et la
connaissance des lieux contre des ennemis qui les ignorent,
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