Page 57 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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an grand nombre d'italiens. Le consul, à la fois pour
éprouver les dispositions de l'ennemi, et, si on le laissait
faire, pour s'assurer l'avantage d'une place d'armes, y mit
garnison, et y fit transporter des grains, ainsi que d'autres
munitions de guerre. Il jugeait, avec raison, que l'affluence
des négociants et l'abondance des denrées dans cette ville
seraient d'un grand secours à son armée pour le
renouvellement et la conservation de ses
approvisionnements. Cependant Jugurtha envoie des
ambassadeurs qui redoublent d'instances et de
supplications afin d'obtenir la paix : hors sa vie et celle de
ses enfants, il abandonnait tout à Metellus. Le consul agit
avec ces envoyés comme avec leurs devanciers, il les
séduit, les engage à trahir leur maître, et les renvoie chez
eux, sans accorder ni refuser au roi la paix qu'il demandait
puis, au milieu de ces retards, il attend l'effet de leurs
promesses.
XLVIII. Jugurtha, comparant la conduite de Metellus avec
ses discours, reconnut qu'on le combattait avec ses propres
armes car, en lui portant des paroles de paix, on ne lui
faisait pas moins la guerre la plus terrible. Une place très
importante venait de lui être enlevée ; les ennemis
prenaient connaissance du pays et tentaient la fidélité de
ses peuples. Il cède donc à la nécessité, et se décide à
prendre les armes. En épiant la direction que prend
l'ennemi, il conçoit l'espoir de vaincre par l'avantage des
lieux. Il rassemble donc le plus qu'il peut de troupes de
toutes armes, prend des sentiers détournés, et devance
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