Page 69 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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LVII. Marius arrive à Zama. Cette ville, située dans une
          plaine, était plus fortifiée par l'art que par la nature :
          abondamment pourvue d'armes et de soldats, elle ne
          manquait d'aucun des approvisionnements nécessaires.
          Metellus, après avoir fait toutes les dispositions
          convenables aux circonstances et aux lieux, investit
          entièrement la place avec son armée, il marque à chacun de
          ses lieutenants le poste qu'il doit attaquer, puis donne le
          signal : en même temps un grand cri s'élève sur toute la
          ligne. Les Numides n'en sont pas effrayés : fermes et
          menaçants, ils attendent sans trouble l'assaut. L'attaque
          commence, les Romains, suivant que chacun a plus ou
          moins de courage, ou lancent de loin des balles de plomb et
          des pierres, ou s'approchent pour saper la muraille et pour
          l'escalader, et brûlent de combattre corps à corps. De leur
          côté, les assiégés roulent des pierres sur les plus avancés,
          puis font pleuvoir des pieux, des dards enflammés et des
          torches enduites de poix et de soufre. Quant à ceux qui sont
          restés à l'écart, leur lâcheté ne les soustrait point au danger,
          la plupart sont blessés par les traits partis des machines ou
          de la main des Numides. Ainsi le péril, mais non l'honneur,
          est égal pour le brave comme pour le lâche.


          LVIII. Tandis que l'on combat ainsi sous les murs de
          Zama, Jugurtha, à la tête d'une troupe nombreuse, fond
          inopinément sur le camp des ennemis, ceux qui en avaient
          la garde la faisaient négligemment, et ne s'attendaient à
          rien moins qu'à une attaque. Il force une des portes : nos
          soldats, frappés d'une terreur soudaine, pourvoient à leur


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