Page 74 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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être, Jugurtha a mis à l'épreuve la valeur de ses soldats et sa
fortune, il doit craindre que, pendant qu'il temporise, les
Numides ne pourvoient eux-mêmes à leur salut. Par ces
discours et d'autres propos semblables, Bomilcar décide
enfin le monarque à la soumission, des ambassadeurs sont
envoyés au général romain pour lui déclarer que Jugurtha
est prêt à souscrire à tout ce qui lui serait ordonné, et à
livrer sans nulle réserve sa personne et ses Etats à la foi de
Metellus. Le consul fait aussitôt venir des divers
cantonnements tous les sénateurs qui s'y trouvaient, et s'en
forme un conseil, auquel il adjoint d'autres officiers qu'il
estime aptes à y prendre place puis, en vertu d'un décret de
ce conseil, rendu selon les formes anciennes, il enjoint à
Jugurtha, représenté par ses ambassadeurs, de donner deux
cent mille livres posant d'argent, tous ses éléphants, plus
une certaine quantité d'armes et de chevaux. Ces conditions
accomplies sans délai, Metellus ordonne que tous les
transfuges lui soient rendus chargés de chaînes. La plupart
furent effectivement livrés, quelques-uns, dès les
préliminaires du traité, s'étaient sauvés en Mauritanie,
auprès du roi Bocchus. Lorsque Jugurtha se voit ainsi
dépouillé de ses, armes, de ses plus braves soldats et de ses
trésors, et qu'il est appelé lui-même à Tisidium pour y
recevoir de nouveaux ordres, il chancelle encore une fois
dans ses résolutions,: sa mauvaise conscience commence à
craindre les châtiments dus à ses crimes. Enfin, après bien
des journées passées dans l'hésitation, où tantôt, abattu par
ses malheurs, tout lui semble préférable à la guerre, tantôt
il songe en lui-même combien la chute est lourde du trône
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