Page 78 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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esprit. Metellus, à qui il avait demandé d'avoir, selon la
prérogative des rois, son siège auprès de celui du consul, et
pour sa garde un escadron de cavalerie romaine, lui avait
refusé l'un et l'autre, le siège, parce que cet honneur n'était
déféré qu'à ceux que le peuple romain avait reconnus rois,
la garde, parce qu'il eût été honteux pour des cavaliers
romains de servir de satellites à un Numide. Marius aborde
le prince mécontent, et l'engage à se servir de lui pour tirer
vengeance des affronts de leur général. Ses paroles
flatteuses exaltent cette tête faible : « Il est roi, homme de
mérite, petit-fils de Masinissa : Jugurtha une fois pris ou
tué, le royaume de Numidie lui reviendra sur-le-champ ; ce
qui ne tarderait pas à s'accomplir, si, consul, Marius était
chargé de cette guerre ». En conséquence, et Gauda, et les
chevaliers romains tant militaires que négociants, poussés,
les uns par l'ambitieux questeur, le plus grand nombre par
l'espoir de la paix, écrivent à leurs amis, à Rome, dans un
sens très défavorable à Metellus, et demandent Marius pour
général. Ainsi, pour lui faire obtenir le consulat, se forma
la plus honorable coalition de suffrages. D'ailleurs, à cette
époque, le peuple, voyant la noblesse humiliée par la loi
Mamilia, cherchait à élever des hommes nouveaux. Tout
conspirait ainsi en faveur de Marius.
LXVI. Cependant Jugurtha, ne songeant plus à se rendre,
recommence la guerre, et fait tous ses préparatifs avec
autant de soin que de promptitude : il rassemble son armée,
puis, pour ramener les villes qui l'avaient abandonné,
emploie la terreur ou les promesses ; il fortifie les places,
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