Page 83 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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incertain s'il périrait victime de leur courage ou de celui de
          Metellus, qu'enfin il réfléchît sérieusement à ce qu'il
          préférait, des récompenses ou du supplice.

          LXXI. A l'arrivée de cette lettre, Nabdalsa, fatigué de
          l'exercice qu'il avait pris, s'était jeté sur son lit. Après avoir
          lu ce que lui marquait Bomilcar, l'inquiétude, puis bientôt,
          comme c'est l'ordinaire dans l'accablement d'esprit, le
          sommeil s'empara de lui. Il avait pour secrétaire un
          Numide, qui, possédant sa confiance et son affection, était
          dans le secret de tous ses desseins, excepté du dernier. Dès
          que cet homme apprit qu'il était arrivé des lettres, pensant
          que, selon l'habitude, on pouvait avoir besoin de son
          ministère et de ses avis, il entra dans la tente de son maître.
          Nabdalsa dormait : la lettre était négligemment posée sur le
          chevet au-dessus de sa tête. Le secrétaire la prend et la lit
          tout entière. Aussitôt, muni de cet indice du complot, il
          court vers le roi. Nabdalsa, réveillé peu d'instants après, ne
          trouve plus la lettre : il apprend ce qui vient de se passer, et
          se met d'abord à la poursuite du dénonciateur mais, n'ayant
          pu l'atteindre, il se rend près de Jugurtha pour l'apaiser. Il
          lui dit qu'un serviteur perfide n'avait fait que le prévenir

          dans la démarche que lui-même se disposait à faire puis,
          les larmes aux yeux, il conjure le roi, au nom de l'amitié et
          de sa fidélité passée, de ne pas le soupçonner d'un pareil
          crime.

          LXXII. Le roi, dissimulant ses véritables sentiments, lui
          répondit avec douceur. Après avoir fait périr Bomilcar et

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