Page 82 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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LXX. Dans ce même temps, Bomilcar dont les conseils
avaient poussé Jugurtha à une soumission, que la crainte lui
avait fait ensuite rétracter, devenu suspect à ce prince, qu'il
suspectait lui-même, veut sortir de cette position, il cherche
quelque ruse pour perdre le roi, nuit et jour cette idée
obsède son esprit. A force de tentatives, il parvient enfin à
s'adjoindre pour complice Nabdalsa, homme distingué par
sa naissance, ses grandes richesses, et fort aimé de ses
compatriotes. Celui-ci commandait ordinairement un corps
d'armée séparé du roi, et suppléait le roi dans toutes les
affaires auxquelles ne pouvait suffire Jugurtha, fatigué ou
occupé de soins plus importants, ce qui avait valu à
Nabdalsa de la gloire et des richesses. Ces deux hommes,
dans un conciliabule, prirent jour pour l'exécution du
complot : au reste, ils convinrent de régler leur conduite
d'après les circonstances. Nabdalsa part pour l'armée, qui
était en observation près des quartiers d'hiver des Romains,
afin de les empêcher de dévaster impunément la campagne
mais, épouvanté de l'énormité du crime, au jour marqué, il
ne vint point, et ses craintes arrêtèrent le complot. Alors
Bomilcar, à la fois impatient de consommer son entreprise,
et inquiet des alarmes de son complice, qui pouvait
renoncer à leur premier projet pour prendre une résolution
contraire, lui envoya, par des émissaires fidèles, une lettre
dans laquelle il lui reprochait sa mollesse et son défaut de
résolution ; puis, attestant les dieux qui avaient reçu ses
serments, il l'engageait à ne pas faire tourner à leur ruine
les promesses de Metellus, ajoutant que la dernière heure
de Jugurtha avait sonné, que seulement il était encore
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