Page 86 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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dispose, range ses troupes à la hâte, et l'action est engagée.
Là où le roi combattit en personne, les Numides firent
quelque résistance, partout ailleurs, ils furent, dès le
premier choc, enfoncés, mis en fuite. Les Romains prirent
une assez grande quantité d'armes et de drapeaux, mais
firent peu de prisonniers car presque toujours, dans les
combats, les Numides doivent leur salut moins à leurs
armes qu'à la vitesse de leurs pieds.
LXXV. Cette déroute ne fit qu'accroître le découragement
et les défiances de Jugurtha. Suivi des transfuges et d'une
partie de sa cavalerie, il gagne les déserts, puis Thala, ville
grande et riche, où étaient ses trésors, et l'attirail pompeux
qui entourait l'enfance de ses fils. Dès que Metellus est
instruit de ces détails, quoiqu'il n'ignorât pas qu'entre la
ville de Thala et le fleuve le plus voisin, s'étendait, sur un
espace de cinquante milles, une plaine immense et aride,
toutefois, dans l'espérance de terminer la guerre par la
conquête de cette place, il résolut ne surmonter toutes les
difficultés de la route, et de vaincre la nature elle-même.
Par ses ordres, les bêtes de somme, débarrassées de tous les
bagages, sont chargées de blé pour dix jours, ainsi que
d'outres et d'autres vaisseaux propres à contenir de l'eau.
On met ensuite en réquisition tout ce qu'on trouve
d'animaux domestiques, pour porter des vases de toute
espèce, surtout des vases de bois, trouvés dans les cabanes
des Numides. Aux habitants des cantons voisins, qui,
depuis la fuite de Jugurtha, s'étaient donnés à lui, Metellus
enjoint de charrier de l'eau en abondance, puis il indique à
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