Page 88 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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par la crainte de nouvelles trahisons, n'espérant les éviter
qu'au moyen de ces continuels changements de séjour car
de pareils complots demandent du loisir et une occasion
favorable. Metellus, voyant les habitants de Thala prêts à
combattre vaillamment pour défendre leur ville si bien
fortifiée par la nature et par l'art, investit les murs d'une
palissade et d'un fossé. Ensuite, dans les endroits les plus
convenables, il fait dresser des mantelets, puis élever des
terrasses, sur lesquelles on hisse des tours pour mettre à
couvert les ouvrages et les travailleurs. A ces moyens
d'attaque, les assiégés se hâtent d'opposer leurs moyens de
défense, de part et d'autre rien n'est oublié. Les Romains,
fatigués de tant de travaux et de périls, après quarante jours
de siège, s'emparèrent du corps de la place seulement car
tout le butin avait été détruit par les transfuges. Dès qu'ils
avaient vu le bélier commencer à battre les murailles, les
déserteurs, se voyant perdus sans ressource, transportèrent
au palais du roi l'or, l'argent, et tout ce qu'il y avait de plus
précieux dans la ville. Là, après s'être gorgés de vin et de
bonne chère, ils livrèrent au même incendie ces trésors, le
palais et leurs personnes. Ainsi le châtiment qu'ils
redoutaient de la part de l'ennemi, après leur défaite, ils se
l'infligèrent volontairement eux-mêmes.
LXXVII. Au moment de la prise de Thala, des députés de
la ville de Leptis vinrent prier Metellus de leur envoyer une
garnison et un gouverneur. Un certain Hamilcar, disaient-
ils, homme noble, factieux, cherchait à bouleverser l'Etat.
Contre lui, l'autorité des magistrats et des lois était sans
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