Page 84 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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beaucoup d'autres reconnus ses complices, il fit violence à
son courroux contre Nabdalsa, de peur d'exciter une
sédition. Mais, depuis ce temps, il n'y eut plus de repos
pour Jugurtha, ni le jour ni la nuit : en tel lieu, avec telle
personne et à telle heure que ce fût, il ne se croyait plus en
sûreté, craignant ses sujets à l'égal de ses ennemis, épiant
tout ce qui l'environnait, s'épouvantant au moindre bruit,
couchant la nuit tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre, au
mépris des bienséances du trône. Quelquefois il s'éveillait
en sursaut, saisissait ses armes, et poussait des cris : les
terreurs dont il était obsédé allaient jusqu'à la démence.
LXXIII. A peine instruit, par des transfuges, de la triste fin
de Bomilcar et de la découverte de la conspiration,
Metellus se hâte de faire ses préparatifs comme pour une
guerre toute nouvelle. Marius ne cessait de l'importuner
pour son congé, Metellus, ne pouvant attendre de grands
services d'un questeur qu'il n'aimait pas, et qu'il avait
offensé, le laisse enfin partir. A Rome, le peuple, ayant eu
connaissance des lettres concernant Metellus et Marius,
avait reçu volontiers l'opinion qu'elles exprimaient sur l'un
et sur l'autre. La noblesse du proconsul n'était plus, pour lui
un titre d'honneur, comme naguère, mais de réprobation ; et
la basse naissance du questeur était un titre de plus à la
faveur populaire. Du reste, à l'égard de l'un et de l'autre,
l'esprit de parti influa beaucoup plus que la considération
des bonnes ou des mauvaises qualités. Cependant des
magistrats factieux ne cessent d'agiter la multitude. Dans
tous les groupes, ils accusent Metellus de haute trahison, et
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