Page 80 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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LXVII. Dans cette alarme imprévue, les soldats romains,
          déconcertés, ne sachant quel parti prendre, courent
          précipitamment vers la citadelle où étaient leurs enseignes
          et leurs boucliers mais un détachement ennemi placé
          devant les portes, qui étaient fermées, leur coupe ce moyen
          de retraite, tandis que les femmes et les enfants lancent sur
          eux à l'envi, du haut des toits, des pierres et tout ce qui leur
          tombe sous la main. Ils ne peuvent éviter ce double péril, et
          la force est impuissante contre le sexe et l'âge le plus
          faibles. Braves ou lâches, aguerris ou timides, tous
          succombent sans défense. Dans cet horrible massacre, au
          milieu de l'acharnement des Numides, au sein d'une ville
          fermée de toutes parts, Turpilius seul, de tous les Italiens,
          échappa sans blessure. Dut’il son salut à la pitié de son
          hôte, à quelque convention tacite ou bien au hasard ? Je
          l'ignore ; mais l'homme qui, dans un pareil désastre, préféra
          une vie honteuse à une renommée sans tache paraît
          criminel et méprisable.

          LXVIII. Quand Metellus apprit ce qui s'était passé à
          Vacca, dans sa douleur, il se déroba quelque temps aux
          regards ; mais bientôt, la colère et le ressentiment se mêlant

          à ses regrets, il fait toutes ses dispositions pour en tirer une
          prompte vengeance. Avec la légion de son quartier d'hiver
          et le plus qu'il peut rassembler de cavaliers numides, il part
          sans ses bagages, au coucher du soleil. Le lendemain, vers
          la troisième heure, il arrive dans une espèce de plaine
          environnée de tous côtés par de petites éminences. Là,
          voyant ses soldats harassés par la longueur du chemin, et

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