Page 81 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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disposés à refuser tout service, il leur apprend qu'ils ne sont
plus qu'à mille pas de Vacca, et qu'il est de leur honneur de
supporter encore un reste de fatigue pour aller venger leurs
braves et malheureux concitoyens puis il fait briller à leurs
yeux l'espoir d'un riche butin. Ce discours relève leur
courage : Metellus fait marcher sa cavalerie en première
ligne sur un plan étendu, et serrer le plus possible les rangs
à l'infanterie, avec ordre de cacher les drapeaux.
LXIX. Les habitants de Vacca, à la première vue d'une
armée qui marchait vers leur ville, crurent d'abord, ainsi
qu'il était vrai, que c'étaient les Romains, et ils fermèrent
leurs portes. Mais, comme cette armée ne dévastait point la
campagne, et que ceux qui s'avançaient les premiers étaient
des Numides, alors les Vaccéens se persuadent que c'était
Jugurtha, et, transportés de joie, ils vont au devant de lui.
Tout à coup les cavaliers et les fantassins, à un signal
donné, s'élancent à la fois : les uns taillent en pièces la
foule qui sortait de la ville, les autres courent aux portes,
une partie s'empare des tours. Le ressentiment et l'espoir du
butin triomphent de la lassitude. Ainsi les Vaccéens
n'eurent que deux jours à se féliciter de leur perfidie. Tout,
dans cette grande et opulente cité, fut mis à mort ou livré
au pillage. Turpilius, le commandant de la ville, que nous
avons vu ci-dessus échapper seul au massacre général, cité
par Metellus pour rendre compte de sa conduite, se justifia
mal, fut condamné, battu de verges, et décapité, car il
n'était que citoyen latin
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