Page 73 - GUERRE DE JUGHURTA par SALLUSTE - Traduction Ch. Durozoir - 1865 - DZWEBDATA
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s'étaient soumises volontairement et que protégeaient
suffisamment leur situation ou leurs remparts, puis il
conduit le reste de son armée dans la Province romaine qui
confine à la Numidie. A l'exemple des autres généraux, il
ne donna point ce temps au repos et aux plaisirs. Comme
les armes avaient peu avancé la guerre, il résolut d'y
substituer la trahison, et de se servir des amis de Jugurtha
pour lui tendre des embûches. J'ai parlé de Bomilcar, qui
suivit ce prince à Rome, et qui, après avoir donné des
cautions, se déroba secrètement à la condamnation qu'il
avait encourue pour le meurtre de Massiva. L'extrême
faveur dont il jouissait auprès de Jugurtha lui donnait toute
facilité pour le trahir. Metellus cherche à séduire ce
Numide par de grandes promesses, et l'attire d'abord à une
entrevue mystérieuse. Là, il lui donne sa parole « qu'en
livrant Jugurtha mort ou vif il obtiendra du sénat l'impunité
et la restitution de tous ses biens ». Bomilcar se laisse
aisément persuader. Déloyal par caractère, il avait encore la
crainte que, si la paix se faisait avec les Romains, son
supplice ne fût une des conditions du traité.
LXII. A la première occasion favorable, voyant Jugurtha
livré à l'inquiétude, au sentiment de ses malheurs, il
l'aborde, lui conseille, et même le conjure, les larmes aux
yeux, de pourvoir enfin à sa sûreté, à celle de ses enfants et
de la nation numide qui a si bien mérité de lui, dans tous
les combats, ils ont été vaincus, leur territoire est dévasté,
un grand nombre d'entre eux ont péri ou sont prisonniers,
les ressources du royaume sont épuisées, assez et trop peut-
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