Page 121 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Deux amis venus du Moghreb s'étaient installés à
Damas et voulaient se marier.
— J'ai ton affaire, dit la procureuse à l'un d'eux.
Une jeune femme délicieuse, belle comme la pleine
lune, honnête, travailleuse et docile. Mais elle tra-
vaille toute la journée et tu ne pourras vivre avec elle
que la nuit.
— Qu'à •cela ne tienne, dit l'homme. Je suis moi-
même occupé tout le jour. C«la ne me gène donc pas.
Et le mariage s'accomplit. Quelques jours après, la
vieille dit à il'autre étranger :
— Je connais une femme que tu peux épouser et
qui a telle et telle qualité ! Mais son métier la retient
toute la nuit ; tu ne pourras la voir que le jour.
L'homme accepta, et la jeune femme se trouva
mariée à la fois aux deux amis qu'elle voyait l'un la
nuit, l'autre le jour.
Ils furent longtemps avant de découvrir la ruse de
la vieille entremetteuse qui, ayant touché son batchich,
avait jugé plus prudent de quitter la ville.
Un homme qui n'avait pas encore eu d'enfant,
voulut savoir si sa femme était stérile ou si la faute
était à lui-même, et s'il aurait jamais un fils.
alla trouver un lettré (jqih) qui l'avenir
11 lisait
en traçant des pentacles magiques. Le fqih com-
mença par lui demander vingt francs, puis il écri-
vit quelques caractères mystérieux et déclara :
— Dans un an, tu auras un fils.
L'homme trouva que cette profession lucrative
n'était pas très fatigante ni très difficile et se dit en
lui-même : a II suffit de tracer quelques lettres sur
une feuille de papier pour gagner vingt francs en
cinq minutes. Je vai^^ me faire devin. C'est moins
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