Page 116 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES





                                3-C

       On   raconte qu'un    Syrien nommé Achab        était  si
     avide qu'il ne pouvait rien voir sans le désirer pour
     lui.
       Passant un jour près d'un fabricant de paniers en
     osier et le voyant en train de confectionner une de
     ces corbeilles formées de cercles concenlTiques de plus
     en plus larges,  il lui dit  :
       — Ajoute encore quelques ronds à cette corbeille.
       — Pourquoi ? demanda        l'artisan.
       — Peut-être celui pour qui tu       fais cette corbeille
     s'avi?era-t-il de m'envoyer dedans quelque cadeau.      Il
     vaut mieux qu'elle soit    le plus grand possible.




       La mère de cet Achab était encore plus cupide que
     lui.
       Un   jour,  l'émir  fît cadeau d'un esclave à Achab
     qui annonça ainsi la nouvelle à sa mère.
       — L'émir m'a fait don d'un es..-cla...-ve...,     s'arrê-
     tant un certain temps entre chaque syllabe.
       En apprenant cela,     la mère d'Achab s'évanouit de
     joie.
       On demanda à son      fils pourquoi  il ne lui avait pas
     dit d'un seul coup   : un esclave.
       — Elle en    serait morte,  dit-il.





       Un philosophe misogyne       avait écrit un    livre sur
     les ruses des femmes.    Il avait la prétention d'y avoir
     consigné toutes   les supercheries,  fourberies, tours et
     mensonges dont se sert le sexe faible et faisait profes-
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