Page 119 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





      ciles.  Voici que nos pieds     se sont mélangés. Com-
      ment allons-nous faire pour les retrouver ?
         Et  ils discutaient longuement, chacun donnant son
      avis et personne ne trouvant la solution de cet angois-
      sant problème.
        — Je vais vous faire retrouver vos pieds,       dit alors
      l'étranger. Attendez un instant.
         Il  alla chercher un bâton     et  se mit   à taper de
      toutes ses forces sur les pieds mélangés qui retrou-
      vèrent vite leurs maître*.

                                 ^-C


        Le sultan    Moulay   Hafîd   causait   un  jour, avant
      rétablissement du protectorat français, avec un repré-
      sentant de   la France qui cherchait à établir ce pro-
      tectorat et lui vantait l'excellence de son pays.
        — La France,     disait-il, a quarante millions d'habi-
      tants.  C'est un des pays     les  plus beaux,   les  plus
      prospères,  les mieux administrés du monde. Le         cli-
      mat est agréable et sain,   le sol  fertile,  les femmes  y
      sont jolies, les  villes grandioses,  etc., etc.
        — Si votre pays     est  si agréable que   cela,  dit  le
      Sultan de son ton le plus naturel, pourquoi donc n'y
     restez-vous   pas et que venez-vous     chercher dans ce
      pauvre Maroc...?




        Joha, passant un jour devant un jardin potager,
     ne résista pas à    la tentation d'acquérir gratuitement
      quelques légumes.    Il franchit  la clôture  et  se mit à
      remplir de   carottes, de navets, de    patates, de con-
     combres    et d'aubergines, un panier     qu'il avait à ce
     moment sous le bras.
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