Page 144 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Un autre imposteur se disait prophète.
— A qui as- tu été envoyé ? lui demanda le Sultan.
— A toi, Sidna.
— Tu es fou !
— Allah envoie toujours aux gens des prophètes
qui leur ressemblent...
U-n Sultan vit un jour son fils et celui du vizir en
train de a planter mutuellement le navet ».
Indigné, il donna au vizir l'ordre de les tuer tous
les deux.
Le vizir eut pitié, les cacha et dit à son maître qu'il
les avait fait mettre à mort.
A quelque temps de là, le vizir apporta au Sultan
une poignée de grains de blé en or et une de grains
d'orge en argent. Mais, disait-il, pour qu'ils donnas-
sent des fruits, il fallait les faire planter par quel-
qu'un qui n'eût jamais été passif une seule fois dans
sa vie.
On chercha en vain dans tout le royaume. Alors,
le vizir dit au Sultan :
— . ïl ne reste que toi.
— Hélas ! lui répondit le Sultan. Une fois, dans
ma jeunesse, je suis entré dans les écuries de mon
père, et un vieux nègre a abusé de moi.
— Pourquoi donc as-tu fait mettre à mort nos
deux enfants ?
— Je le regrette fort maintenant.
— Eh bien ! ils sont vivants. Je les ai épargnés.
—- Tu as bien fait. J'en suis fort heureux. Car, en
vérité, il n'y a aucun arbre qui n'ait été ployé par le
vent...
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