Page 146 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 146

HISTOIRES                             ARABES






         Enfin, une idée    lui rient.
         — Ah    ! ma femme     !...  s'écrie-t-il.  Si  ces gens ne
       n'avaient pas arrèkS   si je t'arais attrapée, je t'aurais
       fait comme    cela...
         Et ce disant,  il lève son couteau,   et  le plante dans
       le morceau de viande.


                                  3-C



         Le caïd de    la tribu de Si D    : ;ha aimait beaucoup
       les femmes.   Si Djeha lui reproc la un jour ses goûts
       voluptueux    et  sa  faiblesse  à l'égard  d'une   de  ses
       concubines particulièrement     jolie.
          La femme en question vint à l'apprendre         et dit à
       son maître   :
         — Cède-moi à Si Djeha. Je me charge de lui jouer
       un  tour de ma     façon.
          Le caïd  fit ainsi  et Djeha ne tarda    pas à devenir
       amoureux fou de la belle. Mais celle-ci ne voulait pas
       céder à ses transports    et lui tenait la dragée    haute
       sous un prétexte ou sous un autre. Les femmes ont
       toujours des raisons et des ruses à leur service.
         Un jour elle dit à Si Djeha      :
         —   Je t'appartiendrai tout à l'heure   ; mais à la con-
       dition que tu revêtes ce bât d'âne, que je te passe une
       bride au cou et que je monte à cheval sur toi.
          L'amoureux se laissa faire,   et le caïd, prévenu par
       la belle, le surprit dans cette situation.
             Eh bien   ! lui  dit-il. Voici ce que tu fais, toi qui
       me faisais la leçon et me conseillais de ne pas céder
       aux femmes...
          —  O caïd  ! répliqua Si Djeha, c'est justement que
       je craignais   que tu   ne   devinsses   un   âne comme
       moi.
   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151