Page 168 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             A R A B E S





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           Un homme était mort sans laisser un sou à ses héri-
        tiers.  Il avait un fils, une fille, une mère, une femme.
          — Comment va-t-on partager l'héritage ? demanda-
        t-on à Abou Nowas.
          — De     la façon suivante, déclara   le poète  :  le  fils
        aura l'orphelinat, la fille la perte, la mère le deuil, la
        femme le veuvage et la destruction de la maison. Ce
        qui restera des malheurs    et des tristesses sera partagé
        entre les autres parents.


                                   >-C


          Un homme riche donna un jour à un pauvre une
        vieille djellaba.
          Le manteau était fort rapiécé, la couleur avait passé,
        quelques trous   se laissaient voir  et  les bords  s'effilo-
        chaient lamentablement.
          Le pauvre homme écrivit sur cette djellaba la pre-
        mière partie de la chahada (profession de foi musul-
        mane)    : La Uaha    illa Allah !  Il n'v  a  de  divinité
        qu'Alîah  !
          — Pourquoi     n'as-tu pas mis     aussi,  lui demanda-
        t-on Mohammed rasoul Allah ?
             :
          — C'est parce que, dit-il, cette djellaba date d'avant
        l'apparition du Prophète.





          Un glouton demanda un jour l'hospitalité chez un
        Arabe qui commença par lui servir un pain.
          L'horame mangea       le pain pendant que son       hôte
        allait  lui chercher un plat de    lentilles, puis ce plat
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