Page 166 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Bahloul ayant mal aux yeux, alla consulter un vété-
rinaire qui lui fît appliquer comme remède celui que
l'on donne aux chevaux et aux taureaux.
Le malheureux en devint aveugle. Il alla se plain-
dre au cadi. Mais celui-ci lui déclara :
— Tu n'as que ce que tu mérites. Si tu n'étais pas
un âne, tu ne te serais pas adressé à un vétérinaire.
Un homme qui ne savait pas écrire fît rédiger un
contrat par un notaire. En revenant chez lui, il ren-
contra un de ses amis et lui montra l'acte pour voir
s'il était en bonne forme et bien rédigé.
L'autre ne savait pas lire et ne voulait pas en avoir
l'air. Il se mit à déchiffrer, croyant qu'il s'agissait
d'une lettre : « Mon cher ami... »
— Mais c'est un contrat ! s'écria l'ami.
Il fallait me
— Comment veux-tu que je le sache ?
le dire pour que je puisse te le lire.
Un avare reçut un jour quelqu'un chez lui.
Il avait
un pain et un pot de miel.
Il se hâta de cacher le pain et dit à son hôte
:
— J'ai là un peu de miel, mais pas de pain. Pour-
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rais-tu manger du miel sans pain ?
— A la rigueur, oui, dit l'homme, en se mettant à
en manger.
— Prends garde. Cela fait mal au cœur, reprit
l'avare désolé.
— Sans doute, fît l'autre, mais ce n'est pas au mien.
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